Un tic tac régulier prend place dans un espace minimaliste. Un petit amoncellement de sable jaune se porte témoin de la scène. Le tic tac perdure. Un métronome. Une ballerine toute de noir vêtue, avec technique et charisme, exécute des pas de danse classique. Un éclairage tout en finesse glisse, au fil des minutes, et baigne humblement un corps féminin et sensuel, enfilé de chaussons.
Adéquation parfaite entre le métronome et sa danseuse, Maxime Bruys, issue de l’Ecole Royale du Ballet d’Anvers. Résonance irréprochable de la forme sonore avec l’évolution de l’artiste sur scène. Rythme cadencé qui se suffit à lui seul, sans autre artifice que la simplicité.
Peu à peu, une espèce de voix polyphonique s’installe. Le métronome n’est plus solitaire; d’autres le rejoignent. De nouveaux instruments encore se devinent par-delà les balancements. La musique multiplie ses contours en gardant de sa couleur initiale. Le son monte. Les mouvements de la ballerine se multiplient avec grâce et beauté dans la plus délicate des humilités.
«Elle est née des caprices. Pommes d’or, pêches de diamant». Un final avec la voix suave et envoûtante d’Alain Bashung. Pour faire fondre le spectateur, l’amener à se liquéfier dans son fauteuil, lui faire verser une larme d’émotion peut-être et appuyer davantage encore, s’il l’avait fallu, le tableau pur, intact et bouleversant de cette création à la fois abstraite et concrète.
Vénus, déesse de la beauté et de l’amour, prend place pour un court instant à L’Ancre. Du haut de son inaccessibilité, la femme domine, fait rêver et transporte dans un monde que seuls les dieux peuvent espérer atteindre un jour. La danse contemporaine se porte bien et touche la sensibilité de l’humain dans ce qu’il a de plus vrai, de plus naturel.
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