Demain commence sobrement. Michèle Noiret exécute des figures techniques, froides, sur une scène épurée. De grandes lampes descendent du plafond et éclairent à tour de rôle son visage, où perce l’angoisse. Elle «gesticule», se rétracte, perd toute sérénité. Des bourdonnements la démangent, elle a peur. Une voix extérieure parle d’un mal qui se propage et dévaste tout. «Elle lit, dépose son livre. Dehors, la vie continue, comme d’habitude… Le temps s’écoule», lentement.
Michèle Noiret parle d’elle. Elle s’ouvre, courageusement, met à nu ses peurs dans lesquelles chacun peut se reconnaître. Guerres, incendies, famines, épidémies, inondations… Triste reflet de ce que nos oreilles écoutent, de ce que nos yeux voient, au quotidien. Nouvelles d’hier, d’ailleurs, d’aujourd’hui, et de demain?
La voix poursuit: «Sa chevelure prend feu. Elle se traîne. Sur le pas de la porte, un chien ronge sa propre patte». Elle panique. Sa respiration est visible, haletante. Elle suffoque face à toutes ses images bien cadrées, ses mots bien formulés qui montrent la laideur du monde. Déversement d’ordures. Grouillement de microbes...
Michèle Noiret parle d’elle. Elle s’ouvre, courageusement, met à nu ses peurs dans lesquelles chacun peut se reconnaître. Guerres, incendies, famines, épidémies, inondations… Triste reflet de ce que nos oreilles écoutent, de ce que nos yeux voient, au quotidien. Nouvelles d’hier, d’ailleurs, d’aujourd’hui, et de demain?
La voix poursuit: «Sa chevelure prend feu. Elle se traîne. Sur le pas de la porte, un chien ronge sa propre patte». Elle panique. Sa respiration est visible, haletante. Elle suffoque face à toutes ses images bien cadrées, ses mots bien formulés qui montrent la laideur du monde. Déversement d’ordures. Grouillement de microbes...
Dans Demain, Michèle Noiret traduit avec méthode ses craintes. Les vidéos, évocatrices et mystérieuses, deviennent la projection de ce qui se passe, à l’instant, dans son esprit. Tour à tour, elle est dans une baignoire, attablée face à un crâne cornu, sur une civière, sous un linceul, dans un cocon, dans un couloir… Chaque «lieu», chaque éclairage, met en saillie les détails de son questionnement mu par la peur du lendemain. Les vidéos, omniprésentes, jouent sur le dédoublement, l’effacement, la superposition, l’encadrement, l’accéléré et le ralentis, illustrant la distance entre le quotidien paisible et le demain trouble.
La scène, trop grande pour contenir toute l’humanité, suffit à peine à contenir la sensualité froide et lourde de sens de Michèle Noiret. La puissance visuelle construite par l’usage abondant d’écrans aussi larges qu’au cinéma, multiples et multipliant son image, nous plonge dans un scénario de science-fiction. Dans ce scénario, la danseuse-chorégraphe se transforme en animal de laboratoire, refusant le passage du temps, refusant le cours des choses. Son visage crie le manque d’oxygène, et lorsque la caméra survole une ville trouée de cheminées fumantes, la voix off poursuit sa litanie: «forêt … poubelle… conjoncture… fluctuation…tsunami… éclair… pouvoir de changer quoi?»
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