dimanche 22 novembre 2009

Danses du quotidien – Photos de Filip Vanzieleghem






Demain - Photos Sergine Laloux






The end - Photos de P. Vandenbroeck









Neige - Photos de Thierry De Mey






Event - Texte d'Anne-Sophie Fostier

Une question...
D'emblée nous apprécions l'esprit de finesse et d'extrême précision qui se dégagent de la représentation. On prend vraiment plaisir à suivre les danseurs dans des formes et un rythme relativement carrés, voire géométriques.
Bien sûr, les treize danseurs font preuve d'une grande aisance mais où est leur part d'interprétation? Où ont-ils encore la possibilité d'exprimer leur créativité personnelle à travers une structure si exigeante? Est-ce là le résultat d'une volonté de garder précieusement «intact» la patte du défunt Cunningham?
Après avoir assisté à Squaregame et Split sides, cette proposition apparaît un peu redondante. L'occupation du plateau est relativement identique, les costumes diffèrent seulement par leurs couleurs et motifs, et la bande son rappelle par sa forme celle de Squaregame...
Reste-t-il encore une place à la surprise?

Adapting for distortion + Haptic - Texte d'Anne-Sophie Fostier

Le danseur est seul sur scène, statique. Pendant que le spectateur se laisse imprégner du décor virtuel, la matière sonore s'empare du corps de Hiroaki Umeda. Presque à son insu, la danse naît, le transcendante, le traverse des pieds à la tête. Son rythme devient frénétique, intensifié par la musique répétitive.
Nourri du hip-hop et du butô, le mouvement est rapide et souple, mais les déplacements dans l'espace sont rares.
Cette pièce en deux parties nous donne à penser aux nouvelles technologies et à leur avènement. Où est la place de l'homme? La question reste suggerée car l'élément qui ressort de la représentation est le mouvement si particulier et hypnotique de Umeda.

The end - Texte d'Anne-Sophie Fostier

Johanne Leighton nous propose un spectacle empli de fantasie dont la structure élaborée est composée de deux partitions de base. L'une sonore est un texte du célèbre compositeur John Cage, lu par la chorégraphe Odile Dubocq. L'autre est la partition chorégraphique interpretée par quatre danseurs. L'une complète l'autre, sans illustration mais dans un subtil entrelacs qui crée un language spécifique.
Quiproquos, jeux de sens, antinomies entre le texte et l'image: le décalage tissé est pertinent et nous surprend souvent. L'atemporalité des costumes vient accentuer cette marge avec beaucoup d'humour.
De temps à autre, une légère «irritation» vient contrer le plaisir du spectateur; celle de devoir choisir entre porter son regard sur le travail des danseurs ou tendre l'oreille sur celui d'Odile Dubocq. Or cette irritation est belle et bien une composante du texte initial. Elle est présente en filigramme par le simple de fait de choisir d'évoquer pleinement la question du silence et du vide. A l'ensemble alors de s'emplir davantage encore de fraîcheur et d'intelligence.

VénuS-ReMiX - Texte d'Anne-Sophie Fostier

Une danseuse prend possession de la scène de L'Ancre. Elle semble relativement jeune, son corps est sculpté et léger. Elle exécute docilement, guidée par deux métronomes, une danse composée de figures classiques.
Le mouvement est débarrassé de son écorce romantique, celle couramment associée à ce répertoire, elle danse sobrement, avec constance. L'exigence est de mise et l'occupation de l'espace est calculée au millimètre près. Cela nous donne l'occasion d'aprécier les qualités d'endurance de la danseuse et la grâce qui en émane.
La régularité des métronomes hyptotise légèrement et nous nous réjouissons quand retentissent enfin les premiers accords de Vénus d'Alain Bashung. Soudain, le corps de la danseuse se conjugue avec les paroles, le rythme se transforme et la féminité est célébrée dans une ambiance moins figée, plus vivante.