Merce Cunningham, danseur et chorégraphe américain, est décédé à l’âge de 90 ans le 26 juillet 2009 à New York. Son œuvre a contribué au renouvellement de la pensée, de la danse dans le monde. Il est considéré comme le chorégraphe qui a marqué la transition entre danse moderne et danse contemporaine. Il a notamment découplé la danse de la musique.
Comme de la sorcellerie...
Comme de la sorcellerie...
Squaregame (1976) est hypnotique, la demi-heure de spectacle passe en un coup de vent. Les danseurs impressionnent par une chorégraphie synchronisée et précise sur chaque mouvement. On passe sans cesse d’un solo à un duo, à une association de tous les danseurs, le tout hyper structuré. La musique est pesante, comme une incantation ancestrale lancée aux danseurs. Elle prend possession des corps, comme une drogue, un ensorcèlement. Les mouvements deviennent comme une entrée en transe, multiple. Comme une extravagance qui exerce une emprise sur le spectateur. Plus moyen de détacher le regard de ce sortilège.
Place à l’imagination
Pour Split Sides (2003), deux versions ont été conçues pour chacun des éléments de la pièce (lumière, costumes, chorégraphie, musique et décor). Pour chacune de ces deux parties, le choix de ses ingrédients est livré au hasard, à une série de lancés de dé avant chaque représentation, la rendant ainsi à chaque fois différente, unique.
Pour la première partie, le hasard a donné une chorégraphie en noir et blanc sur une musique de Sigur Rós. Un décor imprécis comme une forêt cachée par la brume et la pleine lune dominant la scène. Les costumes sont comme une forêt morte, un effet de branches donné par un stylo à encre noir qu’on aurait secoué sur le tissu blanc. Un solo qui coupe le souffle sur une musique électrisante, des duos aux accents enchanteurs, mystérieux, dansant sous la lune. Des moments d’ensemble, aussi, où des mouvements saccadés vivent sur une musique qui rappelle une idée d’enfance, comme une berceuse... Une image de boîte à musique et de danseurs à l’intérieur apparaît.
Pour la deuxième partie, costume coloré et musique de Radiohead. On n’a pas le temps de prendre une bouffée d’air. Le décor change en un instant, se fait lumineux. Comme des immeubles flous et futuristes remplacent la beauté de la lune. On est toujours dans la découverte du mouvement et du corps dans l’espace. La bande son, par ses quelques jeux de basse, dégage une force qui vient vous envahir le ventre; ça fait du bien! Et l’on finit embarqués par quatre duos qui vous électrisent par la fusion et la confiance sensuelle qu’ils explorent.
Un mélange détonant
Que se soit dans Squaregame ou Split Sides, les gestes sont gracieux, forts, parfois un peu brutaux mais toujours sensuels. Ce qui est peut-être dérangeant, c’est précisément cette idée de détacher danse et musique. En effet, la musique n’est pas en concordance avec la chorégraphie. On entend une partition avant-gardiste, un peu robotique, à l’énergie mystérieuse. La danse nous donne d’autres images, des mouvements gracieux, classiques. Comme un ballet qui se déroulerait sur le mauvais disque. Ce n’est qu’une question de goût car c’est aussi ce qui caractérise l’évolution Cunningham.
Place à l’imagination
Pour Split Sides (2003), deux versions ont été conçues pour chacun des éléments de la pièce (lumière, costumes, chorégraphie, musique et décor). Pour chacune de ces deux parties, le choix de ses ingrédients est livré au hasard, à une série de lancés de dé avant chaque représentation, la rendant ainsi à chaque fois différente, unique.
Pour la première partie, le hasard a donné une chorégraphie en noir et blanc sur une musique de Sigur Rós. Un décor imprécis comme une forêt cachée par la brume et la pleine lune dominant la scène. Les costumes sont comme une forêt morte, un effet de branches donné par un stylo à encre noir qu’on aurait secoué sur le tissu blanc. Un solo qui coupe le souffle sur une musique électrisante, des duos aux accents enchanteurs, mystérieux, dansant sous la lune. Des moments d’ensemble, aussi, où des mouvements saccadés vivent sur une musique qui rappelle une idée d’enfance, comme une berceuse... Une image de boîte à musique et de danseurs à l’intérieur apparaît.
Pour la deuxième partie, costume coloré et musique de Radiohead. On n’a pas le temps de prendre une bouffée d’air. Le décor change en un instant, se fait lumineux. Comme des immeubles flous et futuristes remplacent la beauté de la lune. On est toujours dans la découverte du mouvement et du corps dans l’espace. La bande son, par ses quelques jeux de basse, dégage une force qui vient vous envahir le ventre; ça fait du bien! Et l’on finit embarqués par quatre duos qui vous électrisent par la fusion et la confiance sensuelle qu’ils explorent.
Un mélange détonant
Que se soit dans Squaregame ou Split Sides, les gestes sont gracieux, forts, parfois un peu brutaux mais toujours sensuels. Ce qui est peut-être dérangeant, c’est précisément cette idée de détacher danse et musique. En effet, la musique n’est pas en concordance avec la chorégraphie. On entend une partition avant-gardiste, un peu robotique, à l’énergie mystérieuse. La danse nous donne d’autres images, des mouvements gracieux, classiques. Comme un ballet qui se déroulerait sur le mauvais disque. Ce n’est qu’une question de goût car c’est aussi ce qui caractérise l’évolution Cunningham.