Place Charles II, Charleroi. L’entrée principale de l’hôtel-de-ville est fermée, condamnée. Des bandes de sécurité se dressent tout autour comme pour prévenir d’un danger. Au milieu de cet espace mis en isolement, sont disposés dans une forme ovale huit monticules de terre soigneusement tassée. Un fil rouge les traverse. L’intrigue est au rendez-vous. Ce qui met la puce à l’oreille des passants, qui se rassemblent de plus en plus, se sont deux extincteurs se trouvant non loin de l'installation.
Un cérémonial commence. Un tube de verre à la main, Gwendoline Robin le traîne au sol comme une arme, le braque sur nous. Une flamme parcourt le cylindre. Pleine de sang froid, l'artiste-performeure s’avance et, par ce tube qui brûle dans sa paume, elle met le feu à la mèche rouge. Elle marche, marche, contourne le cercle que forme les terrils, comme pour nier la catastrophe annoncée. Elle court, court, comme pour éviter la catastrophe…
Première EXPLOSION! Véritablement minées, les petites montagnes de terre éclatent, une à une, violemment. Tel un soldat en pleine guerre, la performeure se déplace, saute par-dessus les amas complètement détruits par ce fil rouge si discret mais pourtant si redoutable, évite les déflagrations, les détonations. Une panique envahit le public. On recule, on se protège, on évite la terre qui jaillit, gicle, bondit! Des fragments agressent notre corps. Sous le choc, le public est paralysé, le regard braqué sur la téméraire.
Comme une révolution qui prend fin, tout devient calme. Devant nous, Gwendoline Robin enfile une «combinaison» digne d’un terroriste! Protégé de la tête au pied, son corps est pourtant parcouru de fils nous rappelant les récentes explosions de terre. Un casque sur la tête, des explosifs aux chevilles… La flamme du briquet s’approche de tout ce matériel dominant l’habit blanc. Une panique s’installe.
BOOM! A son tour, elle s’enflamme, détone, une tonne de fumée s’échappe d’elle et envahit tout l’espace. Au-dessus de nos têtes tout est couvert, invisible, une odeur abominable s’échappe, s’estompe...
Une performance courte mais époustouflante!