«Biennale Charleroi/Danses» est-il inscrit sur le billet d’entrée. Pourtant Turba n’a pas grand chose de dansé…
Le décor, excessif et superflu, fait écarquiller les yeux. Et c’est bien la seule chose dans ce spectacle qui laisse les yeux ronds. Des arbres, des fontaines, des petites plates-formes, de nombreux costumes… Matériel et dispositif scéniques en abondance qui ne servent pas à grand-chose...
L’idée de départ est pourtant sympathique: associer mouvement et composition musicale au texte de Lucrèce, De rerum natura (De la nature des choses), long poème en langue latine qui parle d’être, de créer, de se réaliser... Mais sur le plateau, difficile d’associer ce qui se passe à ce qui est dit. Manque de lisibilité flagrant. Et il est particulièrement frustrant de se sentir totalement idiot, voire inculte, tout au long d’un spectacle.
Le texte latin, déjà complexe au départ, est ensuite traduit en plusieurs langues européennes. Allemand, espagnol, italien, portugais… et on en passe. Sans aucun sur-titre, c’est à vous donner une migraine tenace. Heureusement, le français se place, ici et là. Grand soulagement. Il s’impose même au fur et à mesure du spectacle.
Il n'empêche, les onze interprètes nous endorment par une forme de récitation systématique. Les «acteurs» débitent Lucrèce comme des professeurs complètement indifférents à leurs élèves. Ils récitent, s’arrêtent, reprennent… Ils reprennent, s’arrêtent, récitent… Et cela, pendant toute la mise en scène. Au point d’en devenir franchement agaçants. Au point que des spectateurs n'hésitent pas à se lever et partir… D’autres, par contre, restent jusqu’au bout, totalement accrochés comme l'ont prouvé les applaudissements. Enthousiasme débordant, voire surabondant… Qu’en penser? «Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas», dit-on. Quoi que…
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