Book of man, littéralement «Livre d’homme», se traduirait plus librement par «Livre d’un homme blessé». A travers un jeu expressif, voire expressionniste, Ferenc Fehér occupe tout de suite l’espace de la scène. Son langage chorégraphique affirmé, très physique, donne du poids et du sens à ses gestes.
Le regard est aimanté par son visage grimaçant, ses yeux noircis, ses muscles saillants qu’il déforme avec une aisance hallucinante. Une forte singularité physique renforcée par un travail vidéo aux multiples zooms sur son front, ses yeux, sa bouche, son torse… Autant d’images qui viennent accentuer l’aspect anatomique marqué de sa danse. A plusieurs reprises, il est comme dépossédé de son corps, tordu de douleur ou agrippant son visage pour contrôler ses abois.
Emporté par le destin, cet anti-héros exécute à «contre-corps» des exercices militaires, répète les mêmes figures jusqu’à en perdre sa voix, sa substance. Sur l’écran, focus sur sa bouche masquée par ses doigts en croix; motus et bouche cousue... Ereinté, soldat à contre-cœur, il ploie, croule sous la charge. A force d’être exploité, le pauvre homme perd la tête, et ses exploits, dépourvus de consistance, éveillent la pitié. Quand, toujours debout, il se traîne péniblement, caleçon aux chevilles, on se sent même gêné, comme le serait un visiteur impromptu d’un asile.
Dans Book of man, Ferenc Fehér use de ses muscles comme de paroles. Une langue tout en tensions, vide de son mais pleine de sens. Un livre qui se referme sur un masque difforme. Bête de cirque. Bête de somme.
Le regard est aimanté par son visage grimaçant, ses yeux noircis, ses muscles saillants qu’il déforme avec une aisance hallucinante. Une forte singularité physique renforcée par un travail vidéo aux multiples zooms sur son front, ses yeux, sa bouche, son torse… Autant d’images qui viennent accentuer l’aspect anatomique marqué de sa danse. A plusieurs reprises, il est comme dépossédé de son corps, tordu de douleur ou agrippant son visage pour contrôler ses abois.
Emporté par le destin, cet anti-héros exécute à «contre-corps» des exercices militaires, répète les mêmes figures jusqu’à en perdre sa voix, sa substance. Sur l’écran, focus sur sa bouche masquée par ses doigts en croix; motus et bouche cousue... Ereinté, soldat à contre-cœur, il ploie, croule sous la charge. A force d’être exploité, le pauvre homme perd la tête, et ses exploits, dépourvus de consistance, éveillent la pitié. Quand, toujours debout, il se traîne péniblement, caleçon aux chevilles, on se sent même gêné, comme le serait un visiteur impromptu d’un asile.
Dans Book of man, Ferenc Fehér use de ses muscles comme de paroles. Une langue tout en tensions, vide de son mais pleine de sens. Un livre qui se referme sur un masque difforme. Bête de cirque. Bête de somme.
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